Ce matin, tandis que François parlait pendant une heure sur Direct 8, une chaîne télé dont je ne sais rigoureusement rien, j’avais rendez-vous avec un journaliste. Je dois vous avouer que j’en étais fort étonné. Pas tellement de voir un journaliste – je connais assez bien l’engeance, j’en suis -, mais plutôt parce qu’il venait de faire un long voyage en train.
Pour me voir, mais oui. Ces choses-là ne se voient pratiquement jamais, vous pouvez me croire sur parole. Un grand nombre de journalistes parisiens se contentent d’empiler les livres envoyés par les services de presse, fabriquent avec de redoutables murailles qui, semble-t-il, les protègent des bruits extérieurs. Le pire, je crois, c’est que c’est vrai. Beaucoup, soit dit en passant, ne lisent pas les livres dont ils parlent.
Bref. Mon journaliste à moi était l’envoyé spécial d’un très grand quotidien de province, et il avait lu notre livre jusqu’à la dernière ligne. Étonnant, non ? Nous avons bu un café ensemble au Press Club, rue Jean Goujon, dans le VIIIe arrondissement. Le lieu est chic, ce que je n’aime guère, mais il offre une tranquillité parfaite. Et j’ai passé près de deux heures de rêve, à discuter, à débattre sur le fond des questions posées par le livre.
Mon interlocuteur, à un moment donné, m’a demandé si je ne regrettais pas que le livre ne soit pas utilisé dans le débat actuel des présidentielles. Et après avoir sincèrement réfléchi, je lui ai dit que oui. Oui, je le regrette. Car même si le livre continue à fort bien se vendre, le manque d’intérêt des candidats en piste me sidère, et m’attriste. Car quoi ? Ou nous avons écrit des sottises plus grosses que nous-mêmes, ou un pays connu sous le nom de France est la victime d’un empoisonnement systématique de tous les milieux de la vie, jusques et y compris le corps humain.
Un pays vif, éveillé, démocratique ne pourrait passer à côté d’un tel débat national, décisif par les questions qu’il soulève. Or, pour le moment du moins, rien. J’ai personnellement signalé à José Bové et à Dominique Voynet les enjeux de ce livre, qui sont indiscutables. Et Corinne Lepage nous a exprimé des compliments chaleureux sur son contenu. Alors quoi ? Vous avez une explication ?
En tout cas, j’ai passé un excellent début de matinée. Et mon journaliste de province s’apprête à faire, je n’en doute pas, un bon article. Je vous le signalerai dès qu’il sera publié. Et maintenant, relâche. J’envisage de boire un demi en terrasse, en compagnie d’un journal, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. À demain.
Fabrice Nicolino
jeudi 15 mars 2007
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