Qui peut être assez fou ? Nous. Nous, François et moi, au lieu de profiter d’un samedi au lit, nous nous sommes levés à l’aube (enfin, presque). Lui dans une lointaine banlieue, moi dans Paris, mais quand même. Direction Orléans, par le train de 9h21, lequel part de la gare d’Austerlitz. Je ne conseille pas le lieu aux déprimés, mais que cela reste entre nous.
9h21, donc, mais François, la veille, voulait qu’on prenne le train de 8h06. Et là, mettez-vous à ma place, j’ai dit non. Voilà l’explication : le journaliste de France 3 Centre, Pierre Bouchenot, nous avait invités pour un direct de près d’une heure dans son émission télévisée du samedi, « La Voix est libre ». Une aubaine, je dois bien le reconnaître. Mais Bouchenot, qui craignait un retard du train, insistait auprès de François pour qu’on prenne une confortable avance de…2h30.
J’ai donc refusé, et pardonnez ma vanité de paon, mais j’ai eu raison. Nous sommes arrivés comme des fleurs aux Aubrais, à 10h25, et à 10h42, nous étions devant le bunker de France 3, au milieu de nulle part, grâce si j’ose écrire à un taxi véloce. Je dois ajouter que ceux qui ont conçu le bâtiment, il y a probablement trente ans, ne se préoccupaient pas beaucoup de bilan carbone et de crise énergétique.
Mais je divague. Après une nécessaire séance maquillage – merci au passage à la maquilleuse, qui a promis d’acheter le livre -, le direct. Bouchenot est un excellent professionnel, et voici pourquoi : il savait de quoi il parlait. Vous ne pouvez pas savoir à quel point il est agréable d’être interrogé par quelqu’un qui vous respecte. On en oubliait les lumières, les caméras, le studio. J’ai dans l’idée que les dents ont dû grincer dans toute la région, car nous n’avons pas retenu nos missiles. Congrès truqués, Marcel Valtat, experts en cheville avec l’industrie, farce de l’agriculture raisonnée, et j’en passe !
Pour être sincère, nous avons explosé de rire dès que nous fûmes dehors, et encore dans le train du retour. Nous imaginions leur tête, à tous ces braves lobbyistes coalisés. Ah, j’oubliais : Bouchenot m’a donné une sorte de vilain journal du lobby que lui avaient envoyé des militants des pesticides. Il contient de violentes attaques contre nous, visés dans notre personne même.
Les choses continuent donc et voici l’une des dernières nouvelles : l’une de mes amies m’a envoyé un message ahurissant. Elle rentrait chez elle, en province, par le train, et elle s’est rendu compte que ses voisins lisaient des textes sur lesquels figurait mon nom. En s’approchant un peu, elle a lu et compris qu’il s’agissait de pesticides, et que ces textes, comme on dit au prétoire, contenaient des imputations diffamatoires. Rassurez-vous pour moi, je ne crois pas que la France entière s’est d’un coup liguée contre François et moi. Non, c’est le hasard. Mais quel hasard, non ?Il y a dix minutes, j’ai appris que Nathalie Fontrel, journaliste, avait passé un sujet sur la semaine sans pesticides, sur France Info. Et elle a présenté au passage notre livre. On progresse, non ? Rendez-vous lundi, si j’en ai le courage. Ou demain dimanche si j’ai quelque chose à vous dire.
samedi 17 mars 2007
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