Dimanche 4 mars
Et côté journaux ? Encore une vraie chance : nous disposons d’une vraie attachée de presse, Marion Corcin. Elle n’est pas seulement efficace, mais aussi amicale, chaleureuse. Ça aide. Et pour le moment, l’accueil est excellent. Libération, La Vie, L’Express, Politis, ont soutenu le livre dès le premier jour de sa sortie jeudi 1er mars. Et nous avons eu droit à des passages plus ou moins longs sur France Inter, Radio-Bleue, France 3, en attendant bien d’autres choses dès le début de la semaine qui commence le 5 mars.
Il me reste à vous raconter quelques à-côtés de la semaine écoulée, qui vous distrairont, je l’espère. D’abord l’émission Service Public, sur France Inter, le 27 février à 9h30. Pourquoi le 27, alors que le livre n’était pas encore sorti ? Je vous le demande. L’émission était prévue le 1er mars, date de la sortie, puis elle a été avancée. Vers 9h00, je retrouve François devant Inter, rue du Général Mangin, près de la Seine.
À peine si nous avons le temps de rigoler ensemble et moquer le monde des méchants. Voilà Jean-Charles Bocquet qui arrive ! Si vous n’avez pas encore lu le livre, c’est le moment d’y jeter un œil. Bocquet est le directeur du lobby des pesticides en France, c’est-à-dire l’UIPP (Union des industries pour la protection des plantes). Ne parlez pas à ce monsieur de pesticides, il a le mot en horreur. Pardi ! il renvoie par son suffixe venu du latin au verbe TUER ! Lui, il préfère la “ protection des plantes ”. Ou mieux encore la “ phytopharmacie ”. Vous verrez qu’un jour, ces gens s’appelleront médecins des plantes et de la nature. Je ne plaisante pas, je prends date.
Bon. Bocquet est sympathique, ce qui le rend crédible. D’autant qu’il présente bien, mieux que nous, d’ailleurs il a une cravate. L’émission de Service Public s’est mal passée, pour nous. Nous pensions disposer d’une heure pour expliquer notre projet et notre livre. Au lieu de quoi, Bocquet, traité comme tel par les journalistes d’Inter, s’est présenté comme notre contradicteur, réclamant autant de temps et de droit à la parole que nous !
Je crois avoir toujours été pour la démocratie, mais cela n’a rien à voir. L’événement tout relatif, c’était notre livre, pas le plan com de l’UIPP. Et nous nous sommes piégés nous-mêmes, incapables d’expliquer en direct ce qui se passait, et qui s’appelle un détournement. Bocquet est sympathique, mais il est surtout rusé. Je ne l’oublierai pas, soyez-en certains.
Je suis tout de même parvenu à lui lancer un swing tout ce qu’il y a de symbolique qu’il n’a pas su éviter. Je lui ai demandé en direct si l’UIPP avait bien employé les services de Marcel Valtat pour organiser des campagnes de propagande en faveur des pesticides. Valtat, je vous le précise, est l’homme qui a guidé l’industrie de l’amiante en France, lui permettant de nous tromper et de vendre son maudit poison, légalement, jusqu’en 1997. Et là, Bocquet a répondu qu’il avait découvert l’info en lisant notre livre et qu’il allait vérifier. Et qu’il nous tiendrait au courant. Cela ne s’est pas entendu, mais François et moi, nous avons pouffé.
J’ai retrouvé Bocquet sur Radio-Bleue le 1er mars pour un débat en direct à l’heure du repas de midi. J’étais sérieusement furax et je bouillais intérieurement. Et cela s’est senti, je vous le jure. Le débat a été davantage qu’animé,, car je n’ai rien laissé passer à Bocquet. J’ai commencé à ce moment-là à comprendre la stratégie de l’industrie des pesticides en face de nous. Ils présentent à la presse une face avenante – Bocquet -, insistent sur le respect dû aux personnes, que je revendique bien entendu, et dévident interminablement leur langue de bois pétrifiée. Ils s’en moquent, ils ont l’éternité pour eux. Et le pouvoir.
Depuis, l’UIPP a acheté des espaces commerciaux sur le net qui parasitent les principales informations parues sur le livre. Par exemple l’article de Libération. Nous, nous n’avons pas d’argent, nous n’avons que vous.
Encore trois mots sur ce 1er mars. Le soir, vers 19 heures, nous avons enregistré une heure d’émission prévue le 10 mars, sur France Culture, avec Ruth Stégassy. En public, depuis un bar bio parisien très sympa, le Phyto’bar. Il y avait 80 personnes, très intéressées, vraiment. Et l’inévitable Bocquet avait demandé au dernier moment – et obtenu – de nous porter la contradiction. Cet homme a du courage, je dois dire, car il savait que la salle lui serait hostile. Mais le pire est venu de nous, François et moi. Nous l’avons secoué comme un prunier du début à la fin, et franchement, il n’a pas eu la part belle. Il n’avait qu’à ne pas venir. Et pi z’est tout, comme dit le magnifique Charlemagne dans l’inoubliable roman de Michel Folco, Un loup est un loup. Mais c’est une autre histoire. À bientôt, j’essaierai désormais de vous envoyer un petit mot chaque jour. Amitiés à ceux qui acceptent de les recevoir. Et bien le bonjour à tous les autres !
lundi 5 mars 2007
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