lundi 5 mars 2007

Comment l'histoire commence?

Je commence ce blog le samedi 3 mars 2007, à 10 heures du matin, devant un café. Pour vous raconter les aventures de ce livre et son lancement, c'estdéjà un peu tard, mais je vais essayer de vous résumer ce qui s'est passé,et ce qui arrive.Et pour commencer, quelques mots sur les personnages de l'histoire. D'abord François Veillerette. C'est un valeureux, un coriace, un écologiste. Il est le président d'une association au non infernal, le MDRGF (Mouvement pour lesdroits et le respect des générations futures). Vous avez déjà essayé de prononcer MDRGF ? Je vous suggère de vous entraîner devant la glace. J'avais eu l'occasion de le croiser trois ou quatre fois dans le passé, et même de l'interviewer. Car je suis le deuxième personnage de l'histoire, moi Fabrice Nicolino. Et je suis journaliste, il faut bien vous l'avouer. À l'époque où j'ai rencontré François pour la première fois, je collaborais ­entre autres ­ à l'hebdomadaire Politis. Je l'avais trouvé solide, sérieux,fiable. Autant vous le dire, ce n'est pas toujours le cas chez les militants écologistes.Bref. À l'automne 2005, François m'appelle pour me proposer de faire un livre avec lui, et l'accord ayant été conclu, nous nous sommes tournés vers un éditeur. J'ai immédiatement pensé à Thierry Jaccaud, qui non content d'être le rédacteur en chef de l'excellente revue L'Écologiste, propose de temps à autre des projets de livres à Fayard. Je me souviens fort bien de la première rencontre avec Henri Trubert, devenu notre éditeur, dans son bureau de la rue du Montparnasse, à Paris. Henri est un type très vif, rapide, direct, mais je ne suis pas sûr qu'il ait compris sur l'instant le sens de notre projet. La question des pesticides lui apparaissait comme une vilaine histoire, mais lointaine, ô combien ! La chose merveilleuse, c'est qu'il a dit oui aussitôt, et que depuis, son soutien ne s'est jamais démenti. Je me permettrai donc de vous dire que Fayard est une grande maison, et qu'en tout cas il est bien agréable de travailler avec Henri Trubert. Car dès les premières minutes avec lui, il savait que nous préparions un livre choc, un livre dur, un livre, mais oui, de révélations sur un système insupportable. Combien auraient marché ? Ensuite, il a fallu travailler. Je vous passe les détails, qui n'en sont pas. François travaille par ailleurs, et dur. Moi aussi, malgré les apparences. Faire un livre en France est réservé, vous le savez, à une microélite sociale et surtout culturelle, dont nous faisons d'ailleurs partie.Les autres n'écrivent pas, c'est aussi simple que cela.Thierry Jaccaud a été un précieux soutien, un critique éclairé et lucide,heureusement. Puis, vers l'extrême fin de 2006, nous avons rendu notre copie. Par chance, le manuscrit a plu, réellement. À Thierry, qui savait à quoi s'en tenir depuis un moment, à Henri ensuite, à son assistante Élise Roy. À tout le monde, je vous jure que c'est vrai. Il ne restait qu'à lancer notre bouquin. Le 1er mars, en pleine campagne des présidentielles. Alors que tous les médias se demandent en boucle si machinou machine l'ont bien descendu. Vous connaissez la chanson comme moi, je n'insiste pas. Par chance ­ pour nous ­ ni François ni moi-même ne sommestout à fait nés de la dernière pluie. Et nous avons décidé en toute conscience d'organiser un buzz. Cela vaut bien une explication, je pense. Au début de l'année 2007, nous nous sommes rencontrés rue de Malte, à Paris,au siège du MDRGF, à trois. Outre François et moi, il y avait Michel , un ami. Je ne sais pas s'il souhaite qu'on vous livre son nom, mais c'est un gars épatant, un connaisseur du Net et de ses réseaux, un pratiquant de la vidéo et des sites numériques, en résumé une perle. D'autant qu'il est écologiste.Et nous avons imaginé un machin, un truc destiné à perforer au moins un peu le mur médiatique en place, davantage blindé, croyez-moi, que les murs de la Banque de France. Il fallait forcer l'entrée. Avons-nous réussi ? Pas encore, c'est évident, mais nous continuons de nous entraîner, comme vous voyez. Car le buzz, c'est du bruit organisé. Qui mise sur la puissance surprenante des réseaux numérisés. Lesquels, mais c'est une autre histoire,me semblent par ailleurs une calamité. N'empêche : à partir de début février, nous avons fait circuler un texte annonçant la sortie de notre livre, qui a rebondi de boucle en boucle sur le Net, irritant au passage ceux qui recevaient l'information quatre ou cinq fois de suite.

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